L’écornage des bovins et caprins, solution barbare ou réelle avancée pour l’éleveur et l’animal ?

L’écornage des bovins et caprins, solution barbare ou réelle avancée pour l’éleveur et l’animal ?
24 mars 2020 Express Farming
Écorneur à gaz Alios Réf. 134 en action

L’écornage bovin tout comme l’écornage caprin permet de sécuriser grandement le traitement des animaux dans les cornadis. Grâce à l’amélioration des techniques, il peut maintenant être pratiqué sur des animaux très jeunes. Cette pratique représente tout à la fois une mesure de bien-être pour des animaux voués à vivre en groupe et une avancée pour leur sécurité, comme pour celle de leur éleveur.

Pourquoi procéder à l’écornage bovin et caprin

Lorsque les animaux sont au pâturage, chacun dispose d’un espace propre qui lui permet de se mouvoir sans contrainte. En revanche, dès que les animaux sont confinés  dans le cas où ils doivent être nourrit en râtelier pour les troupeaux en plein air par exemple, ou qu’ils se retrouvent enfermés en stabulation, il se crée naturellement une promiscuité.

Lorsqu’ils sont confinés, la concurrence pour l’accès à la mangeoire et à l’abreuvoir, ainsi que pour l’espace de couchage peut créer des conflits. Ce phénomène est d’autant plus prononcé lorsque la hiérarchie naturelle reprend le dessus et engendre des simulacres d’intimidation qui peuvent se transformer en combats dangereux pour les animaux eux-mêmes.

Tout conflit peut déboucher sur les blessures plus ou moins graves qui représentent parfois une souffrance physique et un état de stress permanent chez les bêtes.

Une fois l’écornage bovin ou caprin réalisé, les animaux présentent moins de danger pour eux-mêmes mais aussi pour leur éleveur. Leurs passages au cornadis sont, bien sûr, largement facilité, alors qu’avec leurs cornes, l’animal peut parfois éprouvé des difficultés à se nourrir et à s’abreuver et se retrouvent parfois même coincé du fait de ses cornes.

Enfin, l’écornage pacifie naturellement les animaux et notamment les mâles qui deviennent moins belliqueux.

Quand faut-il procéder à l’écornage

L’écornage bovin et caprin

L’écornage du veau ou du caprin nécessite plusieurs interventions qui s’étalent sur la saison de mise bas, car il peut et doit être pratiqué dès la troisième semaine. Il permet de traiter les animaux au fur et à mesure et s’impose comme une certaine forme de rationalisation de la pratique de l’écornage pour l’éleveur.

Les méthodes d’écornage sont maintenant grandement facilitées avec l’apparition de cages de contention pour l’écornage bien mieux conçues pour l’éleveur et bien plus confortables pour l’animal. La cage de contention permet de maintenir en place l’animal qui ne peut plus reculer sa tête sans avoir l’inconvénient d’une contention trop contrainte..

L’avantage de pratiquer un écornage bovin ou caprin précoce est de faciliter la contention de l’animal qui possède de facto une puissance moindre et qui est aussi moins stressé qu’un animal adulte. De plus, vivra-t-il naturellement le fait d’être sans cornes, n’ayant pas connu d’autre état.

En effet, il n’est pas indispensable que le cornillon soit sorti pour procéder à l’écornage du veau ou du caprin. Les cornes se développent par l’alimentation veineuse située à leur base. En cautérisant cette source, la corne ne pourra pas pousser.

L’écornage bovin et caprin adulte

Il est possible d’écorner des animaux adultes, mais la méthode n’est pas la même et se trouve être beaucoup plus douloureuse pour l’animal. Les cornes seront dans ce cas coupées avec une écorneuse hydraulique ou un système de tronçonneuse. Cette opération est beaucoup plus stressante pour l’animal, car elle est plus violente, plus bruyante et nécessite a minima une anesthésie locale qui n’est pas toujours pratiqué par l’éleveur. De plus, elle est traumatisante, car l’animal perd les repères auxquels il s’était habitué.

L’écornage thermique versus l’écornage chimique

Il existe au moins deux méthodes principales d’écornage, chimique ou thermique. Elles ont pour point commun de nécessiter l’usage d’une cage de contention et la tonte de la zone à traiter. L’écornage chimique implique d’utiliser une pâte à base de soude qui va créer une escarre qui sèchera avant de tomber, au bout de deux à trois semaines.

L’écornage thermique utilise un embout spécial qui s’adapte à la taille du cornillon. Il creuse un sillon autour du cornillon qui inactive la matrice périphérique du bourgeon. Cela permet de réaliser très tôt l’écornage, car le bourgeon apparaît dès les premiers jours de la vie de l’animal.

Dans le cas d’un écornage dit « thermique » les écorneurs peuvent être électriques ou à gaz. Ils peuvent fonctionner sur secteur ou sur batteries et cartouches de gaz, pour une manipulation plus libre.

L’écornage thermique est à privilégier pour le bien-être de l’animal, car il est bien moinss douloureux que peut l’être l’écornage chimique, sans parler « du tronconnage » naturellement…

Privilégier le « bien-être animal » impose donc de lui même le choix de la nature de l’écornage à pratiquer.